L’ouragan est passé

Je vous avais annoncé un avis de tempête il y a 15 jours sur la commune de Montgivray, elle est bien passée comme prévu lundi 24 février, pour une fois la météo avait vue juste, même si la tempête a fait place à l’ouragan.

l'ouragan a midi

Les deux jours passés ensemble ont été très riche. Nous avons pu débattre sur la plupart des questions et en avons soulevé d’autres.

Voici un résumé de ces deux jours, une présentation des cerveaux présents, suivi du programme que nous avons essayé de suivre et enfin une vidéo des meilleurs moments. Il faudra un peu de temps pour s’en remettre et dégrossir tous les sujets qui ont été abordés mais cette « tempête de cerveaux » aux dires de tous, fut très enrichissante et sans doute la première d’une longue série.

Voici la liste des cerveaux présents :
Antonio Benincà, artiste sculpteur mais surtout concepteur et auto constructeur de plusieurs maisons bulles, dont une au collège de Balbigny, celle de Marc et la sienne à Saint-Germain-Laval dans la Loire,
Bernard Leclercq, professeur retraité, auto constructeur d’une maison bulle en voile de béton,
Luc Gribaldo, plombier chauffagiste électricien et auto constructeur d’une maison bulle à Tercillat dans la Creuse,
Philippe Audard de Châlon-sur-Saône, le survivaliste de l’équipe, fervent défenseur de l’autonomie énergétique et alimentaire,
Jean-Baptiste Lamy de La Tremblade, notre chercher à l’INRA, futur auto constructeur d’une maison enterrée,
Christian Laurent, formateur en éco-construction qui développe l’éco hameau de Sainte Gemme en Brenne,
Guillaume Wattre, jeune écologiste nouvellement installé à l’éco hameau de Sainte Gemme
Stéphane Decruyenaere, informaticien chez Wizard Computer et futur auto constructeur d’une maison en paille,
Philippe Guichard, économiste de la construction,
Philippe Delage, autodidacte et auto constructeur d’une maison bulle enterrée à Montgivray dans l’Indre,
Eric Bouland, dessinateur projeteur, futur auto constructeur d’une maison bulle enterrée.
(comme vous l’aurez remarqué, les Philippe étaient en large supériorité…)

Le programme était le suivant :

Introduction : Quʼest ce que lʼhabitat aujourdʼhui ?
S’il est nécessaire aujourd’hui de construire des maisons bioclimatiques et passives le plus économe en énergie et en accord avec la nature environnante, on constate malheureusement le désintérêt des pouvoirs publics et du système qui nous fait payer des maisons inadaptées et bien trop couteuses sous prétexte de réglementations ou lois qui nʼont plus rien a voir avec la réalité.
Ainsi, pourquoi une maison dite «écologique» couterait elle 20% plus cher quʼune maison ordinaire ? Et pourquoi une maison «ordinaire» coute t-elle déjà trop cher ?
Le but de cette tempête de cerveaux :
– Trouver dʼautres solutions en matière dʼisolation et dʼhabitat
Les solutions existantes actuellement et se développant surtout en auto construction sont :
– les maisons en bois,
– les maisons en paille,
– les maisons en terre (pisé),
– … autres…
Mais la plupart de ces solutions profitent encore du système par lʼemploi presque obligatoire de mobilier et éléments standard (bac a douche, portes, fenêtres, meubles…) et isolants couteux (laine de mouton, liège…).

En matière dʼhabitat, le voile de béton offre une alternative très économique à condition de tout faire soi même, ce qui est possible puisque la technique est simple d’apprentissage et ne nécessite plus lʼintervention de maçon, charpentier, couvreur ou plaquiste. Nous privilégions et souhaitons développer la connaissance de cette alternative.

Une solution innovante mais presque expérimentale en France : le PAHS
La solution du PAHS du physicien américain John Hait (www.earthshelters.com) nous a été apportée par notre ami et regretté Antoine Strauss. Lʼidée de quelques bullistes a tout de suite été de lʼadapter à la maison bulle enterrée. Le principe est simple. Sur une armature métallique en double courbure, on accroche un grillage fin sur lequel on vient projeter un micro béton (maison bulle) étanchéifié par un goudron, puis on recouvre dʼune couche de terre, d’un isolant et enfin de terre végétale. En été le soleil chauffe la maison qui chauffe la terre sous l’isolant, cette terre asséchée emmagasine la chaleur et en hiver lorsque la maison se refroidit, la chaleur de la terre chauffe la maison.

l'ouragan

Mais 2 problématique principales se posent :
– La compréhension du système de tubes dʼaération, sorte de puits canadien, qui semble complexe a mettre en place. Est il dʼailleurs vraiment nécessaire sous notre climat ?
– Le cout de lʼisolant. Dans la mise en place du PAHS, il faut donc isoler une partie de terre. John Hait préconise des polyanes ou bâches agricoles entrecoupées de 3 couches de 5 cm de panneaux de polystyrène, ce qui peut revenir assez cher (à la maison bulle enterrée de Montgivray par exemple, cʼest + de 600 m2 à couvrir et donc environ 10 000 €).

l'ouragan pahs

A partir de là, avec Luc Gribaldo, nous avons réfléchis sur :
– Par quel autre isolant économique ou de récupération pouvons nous remplacer le polystyrène ?
A chaque fois, notre motivation était le prix le plus bas possible, voir éventuellement gratuit en récupération. Ainsi nous avons identifié :
Le pneu broyé en granulats de 40 x 80 mm environ, livré depuis lʼOise au prix franco de 23 € le m3. Mais quel est son R ? Et/Ou combien dʼépaisseur devons nous mettre pour égaler le R du polystyrène ? La couche doit elle être vraiment isolante ou juste imperméable ? …
– Le polystyrène concassé appelé aussi gravier plastique au prix franco de 11,40 € le sac de 500 litres. Ce polystyrène issu dʼemballage a t-il les mêmes propriétés que lʼisolant polystyrène ? Si oui, la démarche pourrait être dʼen récupérer auprès des magasins dʼélectro ménager, poissonniers (odeur ?), pharmacies, supermarchés, fleuristes… avec un dossier leur présentant leur intérêt de nous garder de coté x m3 dʼemballage polystyrène (démarche durable…).
Dans les deux cas, la masse de terre au dessus va écraser ces granulats mais ne rendra pas leur surface plane et risquera de créer des trous ou lʼeau stagnera, à réfléchir… Autre point de réflexion, les rongeurs qui aimeraient soit disant gratter dans du polystyrène…
Le but de la tempête de cerveaux dʼaujourdʼhui est de tenter dʼapporter des réponses tout en ouvrant sur dʼautres questions ou solutions. A lʼexemple de Christian Laurent qui me parlait lʼautre jour dʼun ami qui récupère et vend des bouchons de liège à 170 € la tonne soit 7 ou 8 m3. Le liège nʼest il pas un bon isolant ?
Cʼest par le partage de nos connaissances et idées que nous trouverons des solutions.

Voilà, tel était le programme.
Luc nous avait préparé un échantillon reçu de l’entreprise Chassain Recyclage, tandis que DeltaGom m’avait envoyé un petit seau de granulats de pneus.

Bernard, quand a lui, est venu avec un échantillon de laine de pneu de l’entreprise Collet Environnement. Il est celui qui a mit en place un PAHS il y a environ deux ans et a pu nous en parler et nous expliquer ses premiers résultats et problèmes.

Avec Antonio, nous avons débattus du fait d’enterrer sa maison et d’installer un PAHS chez soi qui est d’abord une démarche personnelle. Nous ne pouvons pas proposer réellement ce concept avant de l’avoir réellement testé. C’est pour cela que nous construisons plusieurs maisons PAHS et engageons les personnes intéressées par la même démarche de lire le livre de John Hait (en anglais) avant de se lancer.

J’ai réalisé plusieurs vidéos de la réunion.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.